jeudi 5 décembre 2013

Lucie, la fée des champs



Dans la cour de la ferme de la Fée des champs, le calme de la campagne règne. On est pourtant juste à la sortie de la ville de Wambrechies, mais ce sentiment de retour à la terre fait du bien à la citadine que je suis.
A l'abri du hangar, étagés sur un grand grillage, les oignons sèchent par dizaines. Un monticule de courges de toutes les couleurs attend d'être partagé parmi les adhérents de l'AMAP. Je retrouve Lucie
et Steve, son employé, installés sous le tunnel, en train de retirer les dernières tiges des radis noirs avant que le coucher du soleil. De longues rangées de jeunes pousses s'étendent derrière eux, prêtes à passer l'hiver.
Lucie s'est installée en tant que maraîchère sur les terres de ses parents, voilà maintenant 4 ans. À 33 ans, son bagage professionnel est bien rempli : après un BEP et bac pro horticole, la jeune femme se passionne pour les plantes médicinales, et devient préparatrice de commandes. Son
chemin se poursuit en chimio, puis en mairie. Au final, son besoin de contact avec la terre et son amour pour le dessin la conduisent à mener un BTS aménagement paysager.


Les ravages de la Révolution verte


Pendant ce temps, autour d'elle, les petits paysans disparaissent, leurs terres se font racheter par l'immobilier ou par d'autres agriculteurs qui intensifient toujours et encore leur production. Son père, éleveur de vaches, est en difficulté, la ferme familiale s’éteint. Déjà, les voisins sont à leurs portes pour racheter leurs terres. La réflexion s'est imposée d'elle-même : comment en est-on arrivés là ? Que faire pour sauvegarder un modèle paysan à taille humaine et durable ?
Tout s'est joué lors de cette journée sur l’économie sociale et solidaire à Lille. Lucie et son père y découvrent le système d'AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), grâce à Rémi, un coordinateur de projets qui met en lien paysans et consommateurs lillois engagés.


Renouer avec la terre


La réponse est là : grâce à ce système, les revenus du paysan sont assurés toute l'année, et ce dès son installation. Finis les marchés et la recherche ardue de clientèle ! Voici venue la possibilité de développer une agriculture biologique et locale, à taille humaine, nourrie de rencontres et d'échanges de savoirs. Le consommateur est fidèle grâce à son adhésion : à chaque rentrée scolaire, celui-ci donne à l'avance les chèques, d'un montant égal, qui seront débités régulièrement toute l'année. Il participe ponctuellement et de manière conviviale aux récoltes et travaux de la ferme. En échange, le producteur s'engage à distribuer chaque semaine, un panier de légumes sains et locaux, à un prix juste, plus ou moins fourni selon la saison.
Tout se joue très vite : premières réunions avec les particuliers intéressés, montage des dossiers et du projet avec l'aide des associations Avenir, A petitspas, et GABNORD, certification au label AB, installation des premières cultures. Lucie démarre son activité avec 20 paniers. 4 ans plus tard, la voici arrivée à 76, l'équilibre est presque trouvé.
Comme beaucoup d'Amapiens, Lucie s'attache à faire découvrir ces légumes oubliés car non calibrés : courges-spaghettis, radis noirs, tomates anciennes, haricots violets... Moi-même adhérente depuis deux mois seulement, je les découvre au fur et à mesure. Une chose est sûre : je n'ai jamais autant cuisiné depuis que je suis dans une AMAP ! Les conserves et surgelés ont disparu au profit de tupperwares de bons petits plats sains, mes tomates ont enfin du goût, et ma famille n'en finit pas de voir les nouveautés étranges que je ramène chaque mercredi. Combien d'entre nous ont déjà vu un chou blanc pointu ?


Paysan, le plus beau métier du monde


« Ce que je préfère dans mon métier ? Le contact du Vivant, les odeurs... et les liens qui se créent ! Ces liens qui amènent d'autres liens... ». Témoin de cette fraternité, de cette solidarité qui se crée entre tous ces gens, de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux, Lucie se veut confiante en l'avenir. À ma question « Que faire pour transformer cette société ? », la jeune maraîchère en est convaincue : « le bio est à la base de tous les changements... ». C'est une philosophie de vie globale, basée sur le respect du Vivant... et la meilleure façon d'y arriver, c'est comme pour son métier : ne pas penser à l’ampleur de la tâche. Y aller chaque jour à petit pas, l'un après l'autre...


J.L.

mercredi 8 mai 2013

Les Incroyables Comestibles sont à Wambrechies !

NOTE : cette expérience a duré du 1er mai au 1er juin, date à laquelle tous les plants étaient arrachés, disparus. Ce petit potager n'existe donc plus.

En réponse au mouvement mondial pour la promotion d'une nourriture gratuite à partager, "Incredible edible", nous avons pris nos outils, nos plants potagers, et sommes partis défricher un bout de nature au bord de la Deûle, le long du chemin de promenade entre Wambrechies et Quesnoy-sur-Deûle, pour commencer un petit potager.

photo du 1er jour, le 1er mai.


Vous y trouverez pour le moment un plan de concombres bio, deux plan de tomates bio, deux fraisiers et deux salades.
J'ai continué à défricher pour installer deux ou trois rangées de pommes de terre bio, ainsi que des oignons et de l'ail.
potager au 15 mai.


De l'aide est bienvenue pour prendre soin de ces jeunes pousses et continuer d'agrandir la zone. Depuis le centre-ville, c'est 20mn à pied ou 5mn en vélo. C'est un endroit fort éloigné mais très tranquille pour cette première expérience, en attendant d'investir d'autres espaces plus au cœur de la ville !